Anahera s'avança lentement sur le bord de la piscine. Pour la dernière fois de la journée, ses cheveux noués étaient cachés sous un casque de bain aux couleurs de son pays et avec son nom de famille inscrit dessus. La néo-zélandaise observa brièvement la foule et se plaça derrière son bloc de départ. Couloir 4, celui du centre. Elle était à un cheveu de gagner sa place aux Olympiques, qui auraient lieu un peu plus tard dans l'année. Tout ce qui lui restait à faire, c'était de gagner sa dernière finale. Sa position actuelle indiquant qu'elle avait toute ses chances, elle posa un pied sur le bord de son bloc et se souleva sur celui-ci doucement, au son du sifflet qu'elle connaissait bien. L'adolescente se mit en petit bonhomme, recroquevillée sur son piédestal, il lui fallait respirer et se placer dans une bulle. Doucement, elle agrippa le bord de son promontoire, le tâtonnant un peu, pour diminuer son stress. Sa course irait bien, tout se passerait bien, dans moins de deux minutes elle sera vainqueur de son 100 mètres papillon et aurait accomplie le plus grand miracle de sa vie, se qualifier pour le plus grand évènement sportif au monde.
Un peu plus confiante, la jeune fille raidit ses jambes au ''On your mark'', posant presque tout son poids en direction de l'eau, sur son pied avant. Elle inspira profondément, pour se détendre une dernière fois, et s'élança un millième de seconde après le bip sonore, si connu de tous les nageurs. Son saut fut bref, comparé à la normale, mais il en avait toujours été ainsi. Anahera brisa le mur de l'eau presque comme les plongeurs qui doivent éviter toute éclaboussure, elle n'avait prit que l'espace nécessaire pour son corps, et continuée sa descente dans ce petit trou seulement.
L'eau était froide sur la peau d'Anahera, mais elle ne le ressentait que très peu, par habitude. Elle savait qu'il y avait une différence assez marquée, entre l'eau et l'air, c'est pour cette raison que plusieurs personnes grelottaient, au début des entraînements. Bien sûr, le choc thermique la réveillait toujours un peu, c'était un des buts de la température basse du liquide, mais il servait surtout à stabiliser sa température corporelle, à un niveau un peu plus bas que la normale, pour lui permettre de nager et performer sans risque de surchauffe, comme elle subissait assez fréquemment dans l'air. Les bras tendus au dessus de s tête, dans une position hydrodynamique, la nageuse commença à battre des jambes à toute allure, comme l'aurait fait une sirène. Elle traversa une bonne distance, avant de percer la surface et entamer une rotation des bras, en forme de serrure. Poussant l'eau depuis devant elle, jusqu'à frôler ses hanches, l'adolescente toucha bientôt le mur, à deux mains. Elle se retourna, prenant une bouffée d'air au passage et recommença sa performance.
Dans une piscine de 50 mètres, un 100 mètres papillon était toujours rapidement fini, le temps d'un allé-retour, il n'y avait plus rien à voir. Se démarquant de plus en plus des autres nageuses, Anahera se fit un peloton de tête à une personne, et s'approcha du mur d'arrivé de plus en plus rapidement. Son ondulation devenant plus prononcée, ses bras tournant de manière accélérée, la jeune fille de 17 ans défonça le mur, dans une simple touche. Relevant les yeux, elle observa les autres arriver et sourit.
Athènes 2004 l'attendait.
La nageuse ouvrit les yeux, sentent un changement de vitesse. Elle se redressa doucement, observant le paysage défiler par la fenêtre. Où était-elle déjà..? Elle se souvenait avoir prit l'avion mais pour où......? Anahera vit une pancarte en grec et compris immédiatement. Elle était à Athènes, en direction du village Olympiques, où elle resterait pour une semaine, dans l'attente du début des jeux et dans l'espoir de s'habituer au décalage de 11 heures, entre son pays et celui où elle se trouvait. Cette longue période de temps avait été vue d'un mauvais oeil, par l’entraîneur de l'équipe Née-Zélandaise, mais était nécessaire. Et puis, l'équipe de natation n'était pas celle qui portait les espoirs du pays, elle ne comportait que deux ou trois nageurs espoirs, sans plus.
Anahera était une de ces quelques nageurs étoile, et c'est pourquoi son entraîneur attendait d'elle la perfection et la forçait à continuer son entrainement dès qu'elle serait arrivée. Il aurait été normal de suivre cette indication, s'il n'avait pas été 3 heures du matin! Pour l'instant, la jeune fille ne pensait qu'à aller dormir, et avec raison; tant pis s'il était 4 heures de l'après-midi en Grèce! L'adolescente inspira profondément et s'étira les bras, se redressant doucement. Ils allaient sûrement bientôt arriver à destination, alors mieux valait observer les alentours, pour les connaitre.
Petit à petit, le village olympique commença à se dessiner, des appartements de 4 à 5 étages, créés pour tous les athlètes qui compétionneraient dans les semaines à venir, changeant peut-être leur destin sportif. Lorsque l'on remportait une médaille, particulièrement d'or, il y avait toujours un moment de gloire où tout allait mieux, sponsors, entrevues, image publique nettement augmentée... Rare étaient les fois où cette popularité soudaine n'était pas bénéfique aux athlètes, d'une manière ou d'une autre. Ne serait-ce que pour l'argent et pouvoir un peu mieux financer des années et des années d'endettement. L'adolescente espérait qu'il en serait ainsi pour elle, ce serait une manière de remercier sa mère de tous les encouragements qu'elle lui avait prodiguée, au cours des années, et remercier son père pour toutes les heures qu'il avait passé, sur le bord de la piscine, à l'encourager.
Le van s'arrêta finalement devant une bâtisse. Anahera l'observa avec curiosité, et sourit. Elle aimerait bien cet endroit! Après des heures et des heures de vol, sans compter 45 minutes de route, pour atteindre le village, sa récompense se dressait enfin devant ses yeux émerveillés. Le rêve olympique, ça existait réellement, et à 17 ans, la néo-zélandaise se devait de le réaliser! Le premier pas était fait, celui d'arriver sur place et constater l'ampleur de ce qui arrivait. Dès moment où un athlète posait le pied dans la ville hôte des prochains jeux, il commençait à sentir l'énergie qui se préparait à jaillir, dans les jours à venir. Mais ce n'était que le début. Lorsque, par la suite, il arrivait enfin dans les installations, la réalité de la chose commençait à se faire sentir. Le rêve était à portée de main et sur le point de se réaliser. Par la suite, la cérémonie d'ouverture réchaufferait les coeurs des athlètes présents, les préparant pour le vrai défi qui les attendaient dès le lendemain. Puis...
Venait l'heure de voler jusqu'à ses plus grandes fantaisies olympiennes et toucher la médaille d'or.
Anahera saisit le sac de voyage, qu'elle portait sur ses genoux, et sorti du van qui l'avait transportée. Attendant un instant, elle reçut sa valise et l'emporta vers son 'hôtel'. Un sourire illuminant ses lèvres, l'adolescente ouvrit la porte d'entrée et se vit confier une clé, son pass pour sa chambre personnelle. Encore plus joyeuse qu'auparavant, la nageuse se dirigea avec empressement, vers la pièce qui l'accueillerait. Pour l,instant, elle ne ressentait aucune fatigue, l’excitation du moment avait prit le contrôle et chassé les besoins de base de la jeune fille, lui faisant oublier la faim, la soif et le sommeil.
La néo-zélandaise atteignit finalement sa chambre, dont elle ouvrit la porte. L'émerveillement fut immédiat. Une douce lumière se filtrait au travers des rideaux de la pièce, éclairant celle-ci de couleurs chaudes et accueillante. Bien que faiblement meublé, l'appartement offrait tout le confort nécessaire pour un athlète, qui passerait la plupart de son temps à s’entraîner et à participer aux compétitions, dans le but de performer. Anahera marcha jusqu'à son lit et laisse sa valise choir à côté de celui-ci, avant de se laisser tomber sur le mobilier. Souriante, elle frotta son visage dans les oreillers et couvertes. Ça sentait tellement frais et bon. Dans ce doux univers, l'adolescente trouva la sommeil rapidement, dans un réflexe naturel pour tenter de reprendre des forces.
¤||Plus tard||¤
biiiiiz biiiiiizAnahera ouvrit les yeux péniblement. Qu'est-ce qui pouvait la déranger ainsi, alors qu'elle dormait si bien depuis quelques minutes, heures..? À en croire la nuit noir, dehors, ça faisait plusieurs heures qu'elle dormait. Grommelant légèrement, l'adolescente tendit sa main vers son sac de voyage et saisit son cellulaire, apparament obligatoire, pour permettre aux athlètes d'être toujours en contact avec leur entraîneur. La jeune fille saisit l'appareil et observa le message.
Qu'est-ce qui pouvait être aussi important, aussi tard dans la nuit? Soupirant fortement, l'adolescente s'extirpa hors de son lit et se dirigea vers sa valise. Elle savait que son maillot était sur le dessus, mais ses lunettes elles? Une fois le bagage ouvert, la nageuse commença à farfouiller dans tous les recoins pour retrouver ses précieuses lunettes. Comment pouvait-elle les avoir égarées dans une valise? Une simple et minuscule valise! Non mais, ça ne fait pas de sens, sa valise n'était même pas gr--- oh les voilà. Anahera se frappa le front, bien sûr qu'elle les avait enroulées dans son maillot, c'était justement pour ne pas les perdre et les chercher pendant des heures! Déposant ses lunettes et sa serviette sur le lit, l'adolescente couru se changer aux toilettes et dans le temps de le dire, elle était de retour devant son équipement, qu'elle mit dans son sac de voyage, préalablement vidé. Elle enfila un gilet ample et des pantalons plutôt large et couru à l'extérieur de la bâtisse, pour rejoindre le taxi que son entraîneur avait promit.
Qu'est-ce qui pouvait être si important..?
Un véhicule jaune apparut à un tournant du quartier, annonçant son arrivée d'un clignotement de ses fars avant. Un peu éblouie, la brunette s'avança à la rencontre du taxi. L'automobile s'arrêta et le chauffeur fit signe à Anahera de s'approcher. Il tenait dans ses mains un petite feuille avec la photo de sa passagère, comme pour pouvoir l'identifier. Après s'être assuré que c'était la bonne personne, l'homme débarra les portes de son véhicule et fit signe d'entrer. Un peu surprise par toute la mise en scène, la nageuse demeura hésitante. Et si ce taxi là n'était pas le bon, que c'était simplement un kidnappeur d'athlètes qui voulait donner toutes ses chances à la Grèce pour remporter toutes les médailles..? Ah non ce n'était pas juste de tricher ainsi! Ils n'étaient pas digne d'accueillir les jeux, si c'était pour mieux éliminer la concurrence!
Voyant sa passagère reculer, le chauffeur soupira fortement et tenta de lui expliquer qu'il était réellement son chauffeur, en grec. Bien que la grande majorité des habitants de Grèce parlent anglais, il n'en restait pas moins que leur langue maternelle restait leur favorite et qu'ils ne possédaient pas nécessairement des très grandes habilités, dans leur seconde langue. Voyant son erreur dans le mouvement de recul supplémentaire de la nageuse, l'homme retint un grognement et sorti une carte.
La jeune fille fronça les sourcils, ne croyant pas vraiment à l’authenticité de la carte. Si c'était vraiment ce qu'Athènes avait donné à ses chauffeurs, il y aurait sûrement beaucoup de personnes qui les copieraient--
Et merde. Poussant son hésitation de côté, Anahera monta dans le taxi et demanda au chauffeur de la conduire à la piscine Olympique d'entrainement, ou wherever les athlètes devaient s’entraîner avant le début des jeux. L'homme acquiesça en bougeant sa main, comme pour indiquer à sa passagère qu'il savait déjà et qu'elle n'avait qu'à se reposer jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination. La gestuelle fit un peu paniquer la jeune fille, qui commençait réellement à croire à un kidnapping, mais l'idée que c'était peut-être ainsi que les taxi étaient en Grèce, la calma. S'accotant à la fenêtre et observant le paysage défiler, dans l'espoir de le mémoriser, la nageuse tomba progressivement dans une douce torpeur, illuminée par la ville en mouvement.
Lâchant un bâillement, la passagère vit les dernières maisons défiler de son côté, le droit, alors que la route commençait à longer la mer, l'océan, quelque étendue d'eau. Ses paupières devenant de plus en plus lourde, elle s'assoupit, ne remarquant aucunement l'agitation grandissante de la mer, à son passage, et le sourire du chauffeur, lorsqu'il l’aperçu ainsi, dans son rétroviseur. La nageuse dormit de manière paisible, jusqu'à ce que le véhicule commence à ralentir, après de nombreux tournants et une petite heure de route environ.
Anahera cligna des yeux et regagna conscience progressivement. Dehors, il faisait plutôt noir, si ce n'était des lumières de la ville un peu plus loin. L'adolescente se redressa lentement, commençant à sentir de l'inquiétude monter en elle. Elle observa les alentours, devant, il y avait une montagne, derrière, une longue route petite et sinueuse, qui s'étendait sur quelques kilomètres. De plus en plus alerte, la jeune fille regarda à gauche, où la parois de la montagne lui cachait la vue, puis à droite, où une pente apique la saluait. Ça y était, elle était perdue et peut-être même qu'elle avait été kidnappée. Oh non... ...
Le chauffeur roula les yeux, devant l'inquiétude de sa passagère et se leva pour aller lui ouvrir la porte. La faisant sortir du véhicule, il lui montra le haut de la butte d'une main et tenta de se montrer un peu réconfortant. Les humains pouvaient être vraiment craintif parfois. Ça en devenait énervant!
La nageuse prit son sac et le serra fortement contre elle, avant de s'avancer sur la route. Devant elle, une petite bâtisse faisant office de restaurant se dressait dans la nuit paisiblement. À sa gauche, la route semblait continuer, sous la forme d'un trottoir. Ne voyant aucune lumière dans la bâtisse, l'adolescente prit le chemin, qui la conduit au pied d'une grosse colline, la dernière section de la montagne probablement. Montagne.. plutôt petite en fait. Anahera continua de suivre le chemin précautionneusement, prenant soin de ne pas sortir du sentier tracé. Lentement, à cause de sa vitesse de marche, comparable à une tortue, elle vit le trottoir bétonné devenir plus rocailleux, puis, après avoir monté sur une petite passerelle de métal, devenir complètement naturel. Oui toujours en roches, mais il n'y avait là que des roches tapées.
Remarquant la fin du chemin, la néo-zélandaise leva les yeux progressivement, voyant des ruines se dresser devant elle.
Intriguée, Anahera fronça les sourcils. Tout ce stress et simili kidnapping pour la conduire à un temple? Elle ne savait même pas à qui il était dédié, ça ne ressemblait à rien d'autre qu'à des ruines. Qu'est-ce qu'elle était supposée faire maintenant? Répondre à une question d'énigme donnée par un super vilain comme le bonhomme vert aux énigmes bizarres dans Batman? Trouver une clé X à quelque part...? Qui pouvait être assez étrange mentalement pour la mettre là et la laisser dépérir, perdue à deux pas de la ville hôte des Olympiques?
Sur le haut de la colline, il ventait très fort, c'était presque à en couper le souffle, par instant. C'était un vent du large, si elle si connaissait bien en vent. C'était celui le plus recherché pour faire de la vitesse, sur des énormes navires de plusieurs tonnes. Bref, pas très agréable quand on était en plein milieu des bourrasques et non protégée, sur le point de s'envoler. L'adolescente piétina un peu les alentours, à la recherche de quelconque objet, note, indice, que l'on lui aurait laissé. Au loin, on pouvait entendre le bruit des vagues explosant sur les rochers d'une falaise. Si ces sons étaient perceptibles malgré les vents, cela signifiait qu'il y avait de l'eau tout proche, et qu'elle était très agitée. Un mauvais moment pour se baigner. Ne sachant plus que faire, la nageuse s'avança vers la structure. Cette dernière, siégeant au coeur de l'espace plat, était entouré de cordes de sécurité, semblant indiquer l'interdiction de passer aux touristes, plutôt que l'espace était dangereux. Hésitante, Anahera passa par-dessus la corde et commença une approche lente de la bâtisse.
L'adolescente observa le toit, pour s'assurer qu'aucun débris ne pouvait lui tomber sur la tête, mais elle constata vite qu'elle s'inquiétait pour rien. La bâtisse était dépourvue de cette partie, protectrice des intempéries tombant du ciel. Rassurée, elle marcha jusqu'au coeur des ruines, s’arrêtant en son centre, pour observer les roches et structures, vieilles de plusieurs siècles. Ce n'est qu'alors qu'elle constata que le vent était tombé. Il ne soufflait plus avec rage et violence, mais avait plutôt laissé sa place au doux bruissement des vagues. Contrairement à l'extérieur de l'enceinte, l'intérieur était de température modérée, tendant vers le froid. On aurait presque crut que des murs se dressaient encore, tant la différence était frappante.
Ne sachant plus trop que faire, Anahera s'asseya sur le sol et leva la tête vers le ciel. Celui-ci, dépourvut de nuages, offrait une vue rassurante sur un ciel rayonnant de milles feux, grâce aux étoiles qui, à des années lumières de là, tentaient l'illuminer la Terre. La lune était en phase décroissante, rendant la toile de fond de plus en plus sombre. Bientôt, il serait possible de voir une oeuvre parfaitement contrastante entre luminosité et noirceur, qui se battaient depuis la nuit des temps. ... Pourquoi est-ce qu'elle était en train de philosopher autant là..? Soupirant, l'adolescente caressa le sol d'une main. Bien qu'il fut constitué de pierres, il semblait aussi chaud et confortable que le tapis dans son salon. On aurait réellement dit qu'il était habité d'une énergie vitale, ou par la puissance d'un dieu, à qui ils étaient consacrés, autrefois.
Comment était-ce possible--?
L'air devint soudainement glacial, comme celui que l'on pourrait retrouver dans le fond des mers, océans. Traversant les piliers du temples et tout ce qui se dressait sur son passage, la brise glaciale transperça la peau de l’intrus, pour lui rompre les os, dans sa fraîcheur. Heureusement, l'adolescente était habituée à de telles conditions de froid, pour une étrange raison. Elle n'allait pas s'en plaindre. La frayeur l'envahissant, la nageuse commença à tenter de s'éloigner de l'origine du changement d'ambiance. Faisant des pas hésitants vers l'arrière, Anahera rencontra bientôt une colone, bloquant toute chance de fuite. Sentant son coeur battre à la chamade, elle observa les eaux qui commençaient à être visibles, malgré la haute falaise.
Ce n'était pas normal tout ça! Devant l'adolescente, des vagues gigantesques se fracassaient sur les parois de la falaise, comme lors d'une tempête, où un simple mur d'un ou deux mètres séparait la terre de l'eau. Des gouttelettes revolaient de tous bord, arrosant l'intrue, qui commençait à frissonner. Tranquillement, l'eau se fit un chemin sur la terre, se glissant dans chaque fissure de rocher, de manière à encercler le temple. Des dauphins se firent entendre au loin, poussant un cri de plus en plus fort, annonçant l'arrivée du dieu de la mer.
Anahera inspira d'un souffle tremblotant, tentant désespérément de se calmer et se remettre en position de pouvoir. Lentement, une silhouette se dessina à l'autre bout du temple. D'abord floue, elle se précisa lentement, représentant un homme, très grand, fort et musclé, tenant un sceptre d'une main et légèrement vêtu, comme tout dieu digne de ce nom.
Sentant la peur tranquillement la quitter, la jeune fille fit un pas en avant, comme pour tenter d'avoir une meilleure vue sur l'homme.
- Step Back You Little Mortal Human! Don'T You Know Who I Am!? s'exclama d'une voix forte le dieu.
- ...- God Of The Oceans! Son Of Chronos And Rhea! And Strongest God Of The Entire Olimpe! The Great Poseidon! Example For Each And Every Single God That Exists! Each And Every Single Man Shall Obey My Commands And Respect Me! My Power Is The One That Showed The More Through Centuries, The One That Earned The Most Respect From The Humans! Look At The Temple You're Standing In! It's The Pure And Simplest Proof To Give You Woman! See How Your People Adore Me! See How Your Mother Had Great Taste For Beautiful Men Back In The Days! Many Years Back..... My Daughter....
- ...from oceania?
- My New Zealander Daughter! And Last To Stand Alive Today! ......
- anahera.
- Anahera! Le stress de l'adolescente avait soudainement disparu pour faire place à une certaine rage. Comment osait-on lui faire une telle frayeur pour lui jouer une blague d'aussi mauvais goût! Où étaient les caméras!? La machinerie de film c'était dépassé, plus personne ne croyait à ça. Plus confiante que jamais, la nageuse s'approcha de son père en criant de rage.
- WHAT'S YOUR BLOODY PROBLEM!? WHY THE FUCK DID YOU KIDNAP ME IN THE MIDDLE OF THE NIGHT TO SCARE THE BLOODY CRAP OUT OF ME AND IMITATING THE BIG ''I AM YOUR FATHER'' SO CLASSIC TO EVERY BAD PRANK AND MOVIE I KNOW! YOU TWAT! I WAS SLEEPING PEACEFULLY WHEN YOU DISTURBED ME! DO YOU KNOW HOW IMPORTANT IT IS FOR ME TO HAVE A GOOD NIGHT OF SLEEP EVERY SINGLE BLOODY FUCKING DAY UNTIL THE OLYMPICS ARE OVER!? NO YOU DON'T! BECAUSE YOU'RE A FUCKING TALL TWAT THAT DOESN'T KNOW HOW TO MAKE A PROPER JOKE! DO YOU KNOW HOW SCARED I WAS!?!?!? NOW YOU WILL CALL ME A PROPER TAXI, NOT A FAKE ONE! STOP HACKING MY CELLPHONE! JUST FOR THAT I'LL ASK TO HAVE A NEW NUMBER! GET SOME FUCKING CLOTHES ON AT THIS INSTANT TOO! YOU'RE NAKED! NAKED! DO YOU KNOW HOW MUCH I HATE SEEING NAKED MEN! I MIGHT BE A SWIMMER, I STILL HATE IT!Les cris continuèrent de fuser pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que la jeune fille se taise et s'éloigne du temple d'un pas décidé, en direction de la route. Prit de court et surpris de l'attitude de sa fille, Poséidon calma les eaux, qui retournèrent dans la mer et fit apparaître une tunique un peu plus longue, avant de se lancer à la poursuite de l'adolescente. Il n'avait pas l'habitude de traiter avec des humains, mais puisque la situation était très importante et que sa dernière progéniture semi-humaine risquait de se faire assassiner par son père dans les jours à venir, il devait tenter de la prévenir. Ne serait-ce que pour faire bonne figure devant les autres dieux qui, eux, avaient tous mis en garde leur enfant ou s'apprêtaient tous à le faire.
- Wait child! tenta-t-il d'un ton plus calme et s'élançant à sa poursuite.
Please listen to what I have to say, for I am not joking in any way. I even took the time to meet you. The least you could do young lady is to listen to your father!Anahera s'arrêta et se retourna, pour presque entrer en collision avec son père qui la poursuivait.
- What in the bloody hell do you want? I won't laugh and say your prank was funny idiot!
- Don't you dare use that tone with me you---
- I will use the tone I want with you! You're the one that made the situation that way! Twat!- Augh!!! il inspira profondément et tenta de reprendre d'un ton plus calme.
Believe or not that you are my daughter. I will give you that right. But tonight I am here to warn you that your grandfather, Chronos, is planning to kill you, along with all the other half-god that will be in competition, here in Athens, in the next days. In the last month, he got rid of two of your brothers and five of your sisters, accross the world. I made sure of my count and you are the only daughter I have left. And even if I never was part of your life physically, I still watched over you. You might not believe me, since I didn't know your name. But you're are not the one that speaks the most while swimming, am I not right?L'adolescente se mordit la lèvre inférieure pour retenir un léger sourire, sachant très bien qu'il avait raison. Même dans la vie de tous les jours, elle n'était pas très grande parleuse.
- I will not explain everything right now, because your long absence might have a bad impact on your training. But I will see you again in few days. Meet me along with the other half-god at the Parthenon. Walk to the top of the acropole right after the opening ceremony of the games. I will be waiting there, along with some other gods. We will explain everything, but I don't want you to have problems. And, you don't have to worry, since I'll be watching over you until then.L'homme sourit à sa fille et passa une main dans ses cheveux bruns mélangés avant de s'éloigner.
- Don't forget the meeting, it's important.Sur ce, il disparut progressivement, regagnant la mer et se faisant engloutir par celle-ci. Anahera resta figée quelques instants et malgré le fait que cette rencontre n'avait même pas durée une demie-heure, elle n'en dormirait pas de la nuit. Tranquillement elle s'éloigna, regagnant le taxi, qui l'avait attendu, et retourna en ville. S'éloignant lentement du Cap Sounion, porteur du temple de son père, la nageuse laçant un dernier regard vers les ruines. Probablement croirait-elle à un rêve, le lendemain matin, mais il en serait peut-être mieux ainsi. De toute manière, qu'est-ce que ce pédo avait à lui dire qu'il était son père et qu'il l'OBSERVERAIT pendant les jours à venir. Frissonnant à l'idée, elle se retourna vers la mer et la regarda défiler, sous l'éclairage presque inexistant de la lune.
Avec de la chance, elle aurait tout oublié demain.